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    Prénoms

    Il était une fois, une famille si pauvre, qu’ils vivaient dans un camping-car en bordure d’autoroute. Les parents, M. et Mme Rousset, chômeurs tous les deux, avaient bien du mal à nourrir leurs sept garçons qui étaient très jeunes. En effet, leur mère les avait mis au monde par pair de deux et de trois, si bien qu’ils n’avaient que dix, neuf et sept ans. De plus, l’un des derniers avait la santé si fragile qu’il grandissait à peine. On avait d’ailleurs pris l’habitude de le surnommer « le petit Rousset ». Un soir, tandis que les enfants étaient couchés, les parents discutèrent ainsi :

    «  - Que va-t-on faire d’nos gamins ? se plaint le père. J’vais bientôt les voir mourir de faim, j’peux pas. J’préfère les abandonner.

    -         Quoi ?? s’exclama la mère Rousset. Abandonner mes enfants ? Jamais !

    -         Et puis quoi ? Tu veux vraiment les voir crever sous tes yeux ? Allons bon, j’suis sûr qu’y aura un bon cœur pour les nourrir. T’inquiètes pas la mère, demain, on leur dira qu’on va s’promener à IKEI. Là-bas, c’est bin* grand. Quand ils seront occupés à tout vir*, nous, on s’enfuira. »

    (*bien, voir)

    Le père eut bien du mal à convaincre cette pauvre femme au cœur de mère, d’abandonner ses enfants. Mais lorsqu’il lui rappela la maigreur des sept garçons et surtout la faiblesse du « petit Rousset », elle comprit qu’elle ne pourrait supporter de voir ses chers bambins rendre l’âme. Elle consentit alors à les perdre dans l’immensité du magasin d’ameublement.

    Mais le petit Rousset ne perdit pas une miette de toute la discussion. Ne trouvant pas le sommeil, il s’était glissé jusqu’à l’avant et s’était caché derrière le siège du conducteur. Ayant compris le projet de ses parents, il  chercha une solution pour retrouver son chemin dans les dédales de la boutique. Il se rappela alors que sa mère gardait précieusement une bobine de Raphia qu’elle avait trouvé, intacte, dans une poubelle de riches.

    Le lendemain, tandis que leurs parents leurs promettaient une belle balade à IKEI, le petit Rousset s’empressa de subtiliser la bobine de Raphia pour la cacher dans la poche de son blouson. Pendant qu’ils s’émerveillaient à l’étage des salons, le petit Rousset prit la peine d’accrocher un morceau de Raphia à tous les allogènes qu’il rencontrait sur son chemin.

    Quand la foule fut bien dense, les parents s’éloignèrent sensiblement de leurs petits, pour s’empresser vers la sortie. Quand les garçons remarquèrent l’absence de leurs parents, il était déjà tard et le magasin allait bientôt fermer ses portes. Devant la mine dépitée de ses frères, le petit Rousset les rassura en leur expliquant qu’il connaissait le chemin du retour. Guidé par la piste de raphia, ils purent trouver la sortie avant la fermeture.

    Par chance, le camping-car était toujours sur le parking. Quand ils s’approchèrent, ils entendirent leur mère pleurer :

    « - Mes pauv’es amours ! Pourquoi j’té écouté ? Les vla perdu, alors qu’la Caf vient d’nous dire qu’on a droit aux allocs ! »

    Le père Rousset, abattu, regardait le bout de ses chaussures, le téléphone portable à la main. Il ne pouvait pas se douter qu’ils allaient obtenir cette prime, le jour où ils décidaient de renoncer à leurs enfants ! La mère Rousset continuait inlassablement à déverser ses pleurs et ses jérémiades, maudissant le jour où elle avait écouté son mari. N’y tenant plus, les enfants ouvrirent la porte pour se jeter dans les bras de leur mère et sécher ses larmes. Ebahis, ils accueillirent leurs enfants avec joie, les embrassant et s’excusant de les avoir oubliés à IKEI.

    Grâce aux allocations familiales, ils vécurent dans l’aisance pendant de nombreux mois. Mais à cause d’un bug informatique, la Caf perdit leur dossier et l’argent qui les nourrissait, disparut lui aussi.

    De nouveau désespérés, ils résolurent de les abandonner encore une fois dans le labyrinthique IKEI. Le petit Rousset, toujours à l’écoute des conversations parentales, se dit qu’il pourrait utiliser la même méthode que la dernière fois afin de retrouver son chemin. Soudain, il avisa qu’il ne lui restait plus un seul morceau de raphia. Cherchant autour de lui quelque chose qui pouvait le remplacer, il ne découvrit que de vieux journaux qu’ils avaient ramassés quelques jours plus tôt.

    Le lendemain, tandis que les parents Rousset faisaient part de leur projet de promenade aux garçons, le petit Rousset attrapa quelques feuilles de journaux qu’il rangea discrètement dans une poche. Pendant qu’ils visitaient les chambres, le petit Rousset découpait des morceaux de papiers qu’il  laissait tomber au sol. Lorsque l’heure de la fermeture approcha, les parents s’éclipsèrent et laissèrent leurs enfants seuls dans l’imposant magasin.

     Le petit Rousset ne s’en inquiéta pas, persuadé de retrouver son chemin grâce aux fragments de papiers qu’il avait semé. Mais il fut bien surpris de n’en retrouver aucun, la femme de ménage étant passée par là. Les sept garçons s’affolèrent quelque peu quand les lumières s’éteignirent et que les portes se verrouillèrent dans un bruit métallique. Perdus dans l’obscurité, ils tâtèrent les murs et sentirent quelque chose de moelleux : c’était un grand lit qui s’offrait à eux.

    « - Couchons-nous, proposa le petit Rousset, nous trouverons certainement une solution demain matin. »

    Harassés de fatigue, ils s’écroulèrent et sombrèrent rapidement dans le sommeil. Dans la nuit, ils furent réveillés par une faible lueur qui éclairait leurs visages.

    « - Mais qu’est-ce que vous faîtes ici ? »

    C’était le veilleur de nuit qui, lors de sa ronde, avait aperçu ces sept petites têtes enfouies dans un édredon.

    « - Et bien ! Vous ne pouvez pas rester ici les enfants, c’est pas un endroit pour vous. Suivez-moi. »

    Le veilleur les amena dans un local où de nombreuses caméras garnissaient les murs.

    «  - Alors les mômes, comment vous appelez-vous ? Où sont vos parents ? Où habitez-vous ? »

    Embarrassés à l’idée d’expliquer que leurs parents les avaient abandonnés, les enfants Rousset n’osaient répondre. Seul le petit Rousset finit par s’exprimer :

    « - Pardon de vous déranger mais nous nous sommes perdus et nous cherchons un endroit pour passer la nuit. Laissez-nous dormir dans un des lits du magasin et demain matin, nous repartirons.

    -         Il n’est pas question que je vous laisse repartir seul demain ! s’exclama le veilleur. Vous n’êtes que des enfants, il me faut appeler la police. »

    Chose dite, chose faite. Le veilleur composa le numéro du commissariat et expliqua la situation à un officier de police. Ce dernier lui expliqua que les bureaux d’aide à l’enfance étaient fermés à cette heure-ci et que tous les agents de corvées cette nuit étaient occupés à calmer une bagarre qui avait lieu en ce moment, à la suite d’un match de football. Il lui suggéra donc de les garder pour la nuit et d’appeler les services concernés le lendemain.

    « - Bon, j’ai plus qu’à m’occuper de vous. Mais je ne peux vraiment pas vous garder ici, mon employeur ne serait pas content. Je vais appeler ma femme qui viendra vous chercher. »

    Quelques minutes plus tard, ils entendirent une camionnette approcher. Une grande et forte femme antipathique en sortit.

    « - Où sont-ils ces sales marmots ? aboya t-elle en entrant.

    -         Ma chérie ! s’exclama le veilleur d’une voix mielleuse. Merci beaucoup de me rendre ce service.

    -         Ouai, de nos jours, y-a des baffes qui se perdent. Jamais mes tendres fillettes n’auraient osé s’enfuir pour traîner la nuit », ajouta t-elle en lançant un regard noir aux sept garçons.

    Ces derniers, morts de peur devant ce terrifiant dragon, ne pipèrent mots. Sauf le petit Rousset qui, plongeant son regard dans celui de la mégère, rectifia avec justesse :

    « - Nous n’avons pas l’habitude de traîner dehors et encore moins la nuit. Nous nous sommes égarés, c’est tout.

    - Un môme comme toi devrait savoir qu’il n’a pas à adresser la parole aux adultes sans autorisation ! De toute façon, au petit matin, l’assistance sociale viendra vous chercher. Et si vos parents ne se manifestent pas… »

    Elle marqua une pause pour les dévisager un par un avec mépris, « et bien, vous serez séparés et placés dans des foyers ! »

    Les garçons tremblèrent de plus belle. Sachant que leurs parents les avaient abandonnés, ils s’imaginaient déjà le moment où l’assistante sociale allait les emmener un par un dans un endroit inconnu et terrifiant. La femme du veilleur les bouscula pour les faire monter dans la camionnette qui contenait justement sept sièges à leurs tailles.

    Une fois chez elle, la vielle sorcière regarda avec dédain leurs vêtements usés et déchirés. Elle leur donna sept pyjamas roses en leur expliquant méchamment :

    « - Je ne supporte pas votre allure de miséreux, enfilaient les pyjamas de mes filles. »

    Elle les conduisit ensuite dans une immense chambre qui contenait plusieurs lits doubles, ainsi que des berceaux pour bébés.

    « - Couchez-vous ici, c’est la chambre où les enfants que je garde font la sieste. Surtout, ne sortez pas d’ici et je vous interdis de faire du bruit et de réveiller mes petits anges qui dorment juste à côté, » ordonna t-elle d’un ton pressant en désignant la porte voisine.

    Apeurés, les garçons ne bronchèrent pas et se précipitèrent dans la chambre dont la porte se referma promptement.

    « - Qu’allons-nous devenir ! pleura l’un deux. Demain, nous serons séparés pour toujours…

    -         Ne vous inquiétez pas mes frères, je pense que j’ai une solution, » leur annonça le petit Rousset.

    En effet, ce dernier avait compris que la femme du veilleur était assistante maternelle et qu’en tant que telle, elle serait occupée à recevoir les enfants demain, à la première heure. Après avoir consolé ses frères, il se faufila discrètement dans la chambre des petites filles. Il remarqua qu’elles portaient toutes un bandeau rose pour tenir leurs cheveux. Avec beaucoup de précaution, il le leur retira et alla les donner à ses frères :

    « - Mettez ceci dans vos cheveux ! Nous allons nous déguiser en petites filles, ainsi, l’assistante sociale nous prendra pour les enfants du veilleur. »

    Puis, ils essayèrent de s’endormir malgré la peur qui continuait de leur tordre le ventre. Au petit matin, ils entendirent le bruit d’enfants qui pleuraient et de parents qui les raisonnaient. La porte s’ouvrit et une vielle femme aux lunettes épaisses les observa attentivement tandis qu’ils feignaient un profond sommeil.

    « - Ce sont les petites filles qu’il ne faut surtout pas réveiller, chuchota t-elle aux trois hommes qui l’accompagnait. Je crois que c’est l’autre chambre. Faisons vite, nous ne sommes pas les bienvenus ici. »

    Afin de s’assurer du succès de son plan, le petit Rousset les espionna à travers l’entrebâillement de la porte. Il les vit tous les quatre embarquer les petites filles, toujours endormies, enroulées dans des couvertures.

    Une fois habillés, ils cherchèrent une issue afin de s’échapper de cette horrible maison. En silence, ils descendirent l’escalier et se trouvèrent dans un couloir aux nombreuses portes. Après quelques déductions, le petit Rousset ouvrit l’une d’entre elle. C’était la porte qui menait au garage. Rapidement, ils se glissèrent dans la pièce obscure. Lorsqu’ils appuyèrent sur l’interrupteur, une lumière blafarde leur découvrit une sacrée bécane. C’était une étrange mobylette : tout de noir, elle brillait pourtant d’une lueur diamantée. Les garçons n’en avaient jamais vu de tel. Pourtant, ils en avaient beaucoup observés le long de l’autoroute !

     Le petit Rousset comprit immédiatement qu’elle était unique et que seul un ingénieux inventeur avait pu construire une telle merveille. Cette bécane se révéla exceptionnelle : dès que le petit Rousset s’assit aux commandes de l’engin, le guidon se baissa et les pédales remontèrent dans un vibrant cliquetis. Et dès qu’il démarra, elle bondit prestement vers la porte que les Rousset avaient à peine ouverte.

    Une fois dehors, le petit Rousset et la bécane magique s’élancèrent tel un éclair. Les six garçons, quant à eux, s’empressèrent de s’éloigner de ce lieu maudit et se mirent à la recherche de leurs parents.

    Pendant ce temps, le veilleur de nuit était rentré. Il s’informa auprès de son épouse du devenir des garçons. Elle lui expliqua que les services sociaux les avaient rapidement emmenés alors qu’ils dormaient toujours. N’étant pas encore monté pour réveiller ses filles, elle ne s’était pas aperçue de la bévue. C’est lorsqu’ils trouvèrent les deux chambres vides, qu’elle eut un doute.

    Mais quand elle retrouva les pyjamas que les garçons avaient portés, elle comprit la méprise. Folle de rage, elle décida de rattraper ces chenapans qui lui avaient joué un sale tour. Mais quand elle s’aventura dans le garage afin de chevaucher sa bécane magique, elle constata avec horreur qu’ils lui avaient volé son précieux engin. Ivre de colère, son visage s’empourpra, sa respiration s’accéléra et ses yeux sortirent de leurs orbites. Soudain, son cœur, étouffé par la graisse et ballotté par des ondes de colère, ne tint plus et il s’arrêta.

     C’était la fin pour la femme du veilleur. Celui-ci la pleura quelques minutes après avoir appelé les secours qui constatèrent son décès. Ensuite, il se hâta de récupérer ses chères petites filles. Ils oublièrent bien vite la méchante femme et se sentirent libérés d’un poids bien lourd.

    Quant aux six Rousset, ils retrouvèrent le camping-car de leurs parents qui était de nouveau au bord de l’autoroute. Après une inoubliable ballade en bécane magique, le petit Rousset revint chez lui. Les parents Rousset furent tout heureux de revoir leurs enfants qui leurs avaient vite manqué. Ils furent bien entendu surpris de découvrir les prouesses de la mobylette et s’interrogèrent sur les applications qu’ils pouvaient en faire.

    Finalement, après mûre réflexion, ils décidèrent tous les neuf de transformer le camping car en pizzeria avec livraison à domicile. Le petit Rousset, qui méritait de garder la bécane, se chargea des livraisons qu’il effectuait en un temps record. Leur réputation s’étendit à toute la ville et gagnèrent bien leur vie. Ils n’eurent plus jamais de problèmes d’argent et ne songèrent jamais plus à abandonner leurs enfants à IKEI.

      

    De Lina Carmen


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    Prénoms

    Minelli était déjà debout. C’était un jour exceptionnel. Son premier jour d’école ! Un délicieux petit déjeuner l’attendait. Elle avala rapidement son bol de lait et dévora son gruyère.

    «  - Doucement ma chérie ! Tu es bien pressée ! » lui dit sa maman. Minelli avait hâte d’aller à l’école.

                La cour de l’école grouillait de monde. Beaucoup de souriceaux jouaient en attendant la sonnerie. Minelli ne connaissait personne et elle était certainement la plus jeune de tous.

                Quand la sonnerie retentit, tous entrèrent en classe. La maîtresse laissa tout le monde s’asseoir avant de présenter Minelli.

    « - Voici Minelli qui rejoint notre classe aujourd’hui. Soyez gentil avec elle. » Tous les regards étaient braqués sur elle. Minelli était embarrassée. Elle rougit.

                A la récréation, elle était assise dans un coin quand deux souriceaux lui crièrent :

    « - Eh la nouvelle ! Tu n’as pas mangé beaucoup de soupe !

    -          Mais non, c’est une naine ! répondit un autre. Elle ne grandira pas ! »

    Tous deux se moquèrent ainsi de Minelli. Attristée, elle courra jusqu’aux toilettes et s’y enferma, en pleurs.

    « - Qu’ils sont méchants ! se dit-elle. Pourquoi se moquent-ils de moi ? Je ne suis pas si petite ! »

    Mais quand elle essaya de se regarder dans le miroir, elle s’aperçut qu’elle ne voyait que le haut de ses oreilles. Non seulement elle était la plus jeune mais aussi la plus petite !

                Le soir, à la maison, elle s’installa devant la fenêtre de sa chambre, se disant que jamais elle n’aurait d’amis car elle était trop petite. Elle observait la mer au loin quand elle eut une idée. Elle décida d’écrire une lettre, de la mettre dans une bouteille et de la jeter à la mer. Elle prit la plus grande feuille qu’elle avait et écrivit : « Bonjour, je m’appelle Minelli. Je cherche une amie. Minelli, 20 rue des Gruyères à Sourijoie. »

     Elle se souvenait avoir vu une grande bouteille abandonnée sur la plage. Quand elle la trouva, elle y enferma sa lettre immense et attendit que la marée haute l’emmène.

                Trois jours plus tard, une surprise l’attendait à son retour de l’école.

    « - Minelli, lui dit sa mère, le facteur a amené une lettre pour toi. Mais elle est dans le jardin… »

    Elle y suivit sa mère et découvrit une gigantesque enveloppe à son nom !

    « - Pourquoi un humain t’écrit-il ? lui demanda sa mère.

    Minelli fut bien obligé de tout lui raconter. Sa maman était triste pour elle mais elle lui promit de l’aider. Ensemble, elles ouvrirent la lettre :

    « Bonjour Minelli. Je m’appelle Alicia. J’ai trouvé ta lettre. Je veux bien être ton amie. Je vais à l’école. Je suis en CE1. J’aime me promener sur la plage et ramasser les coquillages. Et toi ? Ecris-moi.

    Alicia, 4 rue du Port à Plageville.

    PS : Où se trouve Sourijoie ? »

    Minelli était vraiment heureuse d’avoir trouvé une amie. Avec l’aide de sa mère, elle s’empressa de lui répondre :

    « - Chère Alicia. Je suis heureuse d’avoir reçu ta lettre. Je suis en CP. Moi aussi j’aime me promener sur la plage mais j’aime aussi dessiner la mer. Et toi ? Sourijoie est un village si petit que tu ne peux pas le connaître. A bientôt, Minelli. »

    Alicia et Minelli s’écrivaient toutes les semaines. Mais un jour, Minelli lu ces quelques mots : « J’aimerai qu’on se rencontre. J’ai demandé à ma maîtresse et elle a dit que tu peux passer une journée d’école avec nous. Quand viens-tu ? »

    Minelli regarda sa maman d’un air triste et dit :

    « - Mais elle ne sait pas que je suis une souris ! Je suis si petite… Si je n’y vais pas, elle ne voudra plus de moi comme amie.

    -          Tu devrais peut-être lui dire la vérité, lui expliqua sa mère. »

    Mais Minelli n’avait pas envie de lui dire qu’elle n’était qu’une toute petite souris. Il n’y avait qu’une seule solution, elle devait grandir. Mais comment ? Soudain, elle se souvint d’un livre que possédait sa mère. Elle se précipita dans la bibliothèque et se mit à feuilleter un livre sur les champignons. Elle trouva l’image qu’elle cherchait. C’était un gros champignon marron avec des tâches rouge. Elle se souvint des paroles de sa mère : « C’est un champignon spécial. Si tu en manges un morceau, tu grandis si vite que tu peux atteindre la taille d’un humain. »

    Le lendemain matin, Minelli partit à la recherche de ce champignon. Quant elle le trouva, elle en mangea un morceau. Elle sentit des fourmillements dans tout le corps. Elle grandissait ! Elle vit l’herbe et les fleurs rétrécir. Elle était très grande maintenant ! Heureuse, elle suivit le chemin des humains qui allait l’amener au village. Elle arriva aux abords des maisons quand elle se rappela qu’elle était une souris. Elle devait cacher ses grandes oreilles, son long museau et sa queue ! Elle trouva dans un jardin, un drap qui séchait. Elle l’emprunta pour se couvrir les oreilles et le museau. Elle cacha soigneusement sa queue en dessous de sa robe et se dirigea vers l’école d’Alicia. Quand elle entra dans la cour, tout le monde se retourna vers elle, se demandant qui elle était. Elle demanda où était Alicia. Un petit garçon lui désigna une petite fille blonde qui jouait à la marelle.

    «  - Alicia ! cria Minelli. »

    Alicia se retourna.

    « - Je suis Minelli ! »

    Un grand sourire égaya le visage d’Alicia.

    « - Tu as pu venir Minelli ! C’est formidable ! Mais pourquoi est-tu caché ?

    -          Je suis un peu malade, il faut que je fasse attention aux courants d’air.

    -          Ah ! Viens ! Je vais te présenter mes amis. »

    Minelli passa une merveilleuse journée auprès d’Alicia, sa meilleure amie. Mais, à la récréation de l’après-midi, deux garçons s’approchèrent d’elle en se moquant :

    « - Minelli ! Pourquoi tu te caches ? T’es si laide que ça ?

    -          Oh oui ! Elle soit avoir des boutons de sorcière ! »

    Décidément, où qu’elle aille, quoiqu’elle fasse, on se moquait toujours d’elle ! Mais les deux vilains garçons ne s’arrêtèrent pas aux moqueries. Ils attrapèrent un bout du drap qui recouvrait Minelli et tirèrent dessus. Le drap tomba et découvrit le visage de Minelli, celui d’une souris géante ! Tout le monde cria de peur : « Un monstre ! » et Minelli s’enfuit dans le bois tout proche. Mais Alicia la suivit. Elle retrouva Minelli, assise sur un rocher, qui pleurait.

    « - Tu sais Minelli, ça m’est égal que tu sois une souris, tu es ma meilleure amie. »

    Minelli, rassurée, prit Alicia dans ses bras.

    « - J’avais si peur que tu ne m’aimes plus ! Tu comprends, dans mon école, on se moque de moi parce que je suis petite et ici, bien que je sois grande, on a peur de moi parce que je suis une souris ! »

    Alicia écouta Minelli, c’était une vraie amie ! Elle lui promit de toujours le rester.

    Depuis ce jour, bien que Minelli ait retrouvé sa taille de petite souris, Alicia et elle sont les meilleures amies du monde. Alicia est venue à la sortie de l’école de Minelli et a grondé les souriceaux qui se moquaient de la taille de Minelli.

    « Si vous l’embêtez, je m’occupe de vous ! leur dit-elle. »

    Ils eurent très peur et devinrent très gentil avec Minelli.

     

    De Lina Carmen


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    Prénoms

     Monsieur soleil travaille toute la journée. Il éclaire les villes, les enfants à l’école, les arbres et les fleurs dans la campagne, les papas qui travaillent… Il a beaucoup de choses à illuminer et ses rayons de lumière sont utiles à tout le monde.

    A la fin de sa journée, il est très fatigué et il a hâte de se coucher. Une fois qu’il est au lit, la lune se lève.

    Elle aussi, elle a beaucoup de travaille. Chaque nuit, elle doit éclairer les pas de ceux qui rentrent tard ou lancer un joli rayon de lumière blanche, à travers les fenêtres des enfants, pour qu’ils n’aient pas trop peur du noir.

    Un jour, le soleil entendit parler de la lune. Il ne savait pas que dès qu’il se couchait, elle apparaissait pour éclairer la nuit.

    Quant à la lune, elle entendit parler du soleil. Elle non plus ne savait pas que chaque jour, il illuminait la terre entière.

    Le soleil décida de rencontrer la lune. Tous les matins, il se dépêchait de se lever pour essayer de la voir. Mais à chaque fois, il arrivait trop tard, elle était déjà partie se coucher.

     Le soleil était désespéré. Il voulait vraiment connaître la lune ! Il décida d’aller demander conseil aux étoiles car les étoiles ne dorment jamais, elles sont toujours là, le jour et la nuit. Donc, elles connaissaient la lune.

    Le soleil demanda à l’une d’entre elle :

    « — Dis moi l’étoile, comment puis-je faire pour rencontrer la lune ? »

    « — C’est très simple, lui répondit-elle, demain matin, à 10h, elle sera très exactement à  cet endroit. Tu n’as qu’à venir et tu la verras. »

    «—  Merci beaucoup ! lui répondit le soleil ».

    Le lendemain, à 1Oh précise, le soleil était au rendez-vous. Là, il vit la lune qui dormait.

     «—  Ooooh ! dit-il, émerveillé »

    La lune se réveilla.

    « — Qu’y a-t-il ? dit-elle en ouvrant les yeux. Ooooh ! dit-elle à son tour. Monsieur le soleil ! C’est vous ! »

    « — Comme vous êtes jolie ! dit le soleil, votre clarté est si douce ! »

    «—  Et vous, comme vous êtes beau ! lui répondit la lune, votre lumière est si chaleureuse ! »

    Mais ce jour là, sur terre, il se passa quelque chose d’exceptionnel. Bien que ce fût le jour, il faisait sombre comme si c’était la nuit.

    Depuis, à chaque fois que le soleil et la lune se retrouvent, les enfants à l’école, les arbres et les fleurs dans la campagne, les papas qui travaillent ne sont plus éclairés par le soleil car celui-ci est trop occupé à discuter avec la lune. On a même donné un nom à cette rencontre : l’éclipse.


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        L 'ECUREUIL                                          

                   de Simone Brès                                   

      

            Un jeune écureuil                                

         Croqueur de noisette                       

      Etait sur le seuil                             

       De sa maisonnette.                       

                                                              

                          Le voilà qui part                                                         

    La queue en panache                     

    Malgré le brouillard                       

    Frisant sa moustache.

     

       Il court et bondit

       Cueillant sans relâche

       Et bientôt voici

       Son grenier rempli.

                                         

                                                                               


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